Catégorie : Retour sur une Rencontre

Nos retours sur une rencontre avec un pro de la littérature jeunesse (autrement appelés « retours sur image »)

Retour sur une rencontre avec Chloé du COLOMBIER le 16 février 2025

Des éléments biographiques que Chloé nous a dévoilés, Il y a bien sûr sa carrière antérieure de graphiste free-lance, qui lui a donné une vraie maîtrise des outils professionnels et des contraintes éditoriales.

Mais on retiendra aussi l’évocation de ses ascendants impliqués dans les sciences de la vie : le grand-père médecin passionné par la faune entomologique et la phytothérapie, la grand-mère professeure de biologie, l’oncle chercheur en agronomie. Tous aimaient la science, le jeu et la poésie, et c’est par ces trois entrées que Chloé a voulu développer son exposé. L’approche ludique lui vient de son père, et l’angle poétique, voire mystique, de sa mère.

Trois entrées que nous pouvons retrouver sur son portfolio en ligne : https://www.chloeducolombier.fr/

La science, ou du moins le vivant, s’invitent en effet toujours dans ses créations : c’est un émerveillement perpétuel, et elle l’a bien transcrit dans ses collections Eveil nature et A l’abri (Ed. Ricochet).

Elle aime par-dessus tout le lien avec les végétaux,

Après avoir assuré la conception graphique de 2 collections de livres d’art jeunesse de Marie Sellier – notre invitée en 2013 – elle a utilisé cette même compétence dans sa collection de livres-objets A l’abri des arbres.

En parallèle elle a cité comme remarquable l’album Cerisier,  d’Amandine Laprun :

Bien sûr, elle adore aussi les animaux, surtout les petits, les phasmes, les papillons, les fourmis, les coccinelles… Avant de les dessiner, elle se documente précisément sur eux, s’immerge dans leur existence, scrute leurs désirs, leurs défis, leur amour obstiné de la vie.

Ses couvertures sont  jolies, poétiques,

Mais Chloé a une prédilection pour les détails réalistes, tels que pattes de sauterelles, moustiques, dégustations de miellat… tous détails qui, selon l’éditeur, ne s’insèrent pas forcément très bien dans une couverture. Alors Chloé les intègre à l’intérieur de l’album ou en 4ème de couverture.

Car elle pense que l’enfant a intérêt à être confronté au réel ; le tout-petit n’a pas besoin d’être « protégé » contre le dur, le rugueux, on peut lui faire toucher une écorce, une pomme de pin, un objet râpeux. Son idée est que la littérature jeunesse, si elle doit être précautionneuse vis-à-vis des jeunes lecteurs, ne doit pas  maquiller la réalité ni s’en abstraire.

Cette affection pour le réel ne l’empêche pas d’inventer une nature purement rêvée.

Voici l’exemple d’une conception de couverture :

Quand elle a commencé à imaginer celle des « P’tits escargots », elle s’est d’abord immergée dans sa propre sensorialité, pour faire émerger ses propres ressentis ; elle a pensé fortement à la pluie, à un potager, à la terre mouillée, à un garçon qui va à la chasse aux escargots. Elle a voulu montrer cet enfant en couverture. Mais cette initiative a été retoquée par l’éditrice. Le projet de Chloé a donc évolué : de l’idée d’un escargot dévoreur de chou, elle est passée à l’idée des garçons qui naissent dans les choux, puis à celle des filles qui naissent dans les roses, puis à celle des escargots qui sont hermaphrodites et enfin s’est dessiné un escargot qui promène son bébé sur son dos.

Les dessins préparatoires, les crayonnés, ce que Chloé nomme les « dessins d’idées », sont la phase solitaire. La suite se fait en équipe avec l’autrice et l’éditrice, dans le cadre d’une forte collaboration et d’un élan commun.

Le jeu, l’invention, la découverte, la sensorialité sont des tremplins vers l’imaginaire.

La lecture à l’enfant comme celle de l’enfant lui-même doivent s’inscrire, selon elle, dans un contexte de jeu. Car celui-ci est un outil efficace pour la transmission et il fait de ces lectures des moments précieux et structurants. « Le jeu crée des ponts entre le réel et l’imaginaire ».

On peut s’amuser de tant de choses :  des expériences des coccinelles,

des métamorphoses des chenilles et papillons,

et même des relations entre les prédateurs et leurs proies !

(Le P’tit Océan)

Dans les albums, l’enfant retrouve son vécu et imagine son avenir. Le livre est la maison idéale où l’on peut tout vivre à l’abri, passé, présent, avenir.

Au médiateur-lecteur de pousser l’avantage en créant pour la séance une atmosphère spéciale, par exemple en faisant écouter en arrière-plan des chants d’oiseaux ou des bruits de la nature. Chloé a même utilisé la musique de Saint-Saens pour mettre l’ambiance autour du P’tit Océan:

Les loisirs créatifs sont un univers qui lui plait ; ainsi a-t-elle créé chez Poppik des vignettes en gommettes repositionnables pour les tout-petits.

Pour la revue suisse Salamandre, elle a créé ce cherche-et-trouve :

Avec Elisabeth Brami ( notre invitée en 2012 ) , elle a inventé un imagier de mots à mimer :

Pour la série des Contes à déplier, elle a illustré Hansel et Gretel. Elle s’est amusée à y introduire plein de ces éléments drôles qui cartonnent chez les enfants : escargot à tête de mort, petites araignées rouges, lapins bleus et roses, millepertuis (plante qui soigne la dépression….). Pour illustrer un tel conte, elle a choisi la carte de l’humour, qui permet à l’enfant de prendre du recul et de s’immerger bien protégé dans une aventure passablement cauchemardesque.

Du jeu à la poésie, il n’y a que l’espace d’un clin d’œil.

Pour Chloé, la poésie est nécessaire  et elle constate un regain poétique dans la période actuelle.

Pour faire rêver, on peut jouer sur les couleurs de la nature, comme dans ce recueil, illustré à la gouache, dont les cinq contes se déroulent dans des continents différents :

(Ici la Bulgarie pour le continent Europe)

En résidence, on peut créer des ateliers d’illustration sur le thème « A quoi rêvent les plantes ? » On peut faire fabriquer aux enfants des colliers de protection faits d’images enfilées.

On peut recueillir les expressions poétiques qui sortent inopinément de la bouche des enfants. Comme celle-ci, à la suite d’une explication sur les graines qui s’envolent pour aller germer tout autour de la Terre :

Merci, le vent ! 

On peut consigner les ressentis racontés des très jeunes enfants, ces éléments matriciels fondateurs des personnalités futures et dont le souvenir sera précieux pour les parents.

Faire éclore la poésie au quotidien, c’est une entreprise qui va bien à Chloé du Colombier. Cela procure des impulsions, de l’entrain, une joie de vivre.

https://www.instagram.com/chloeducolombier/reel/DDfGWRhiPQG/?hl=fr

Pour conclure,

Chloé a signalé son dernier album, créé avec Emmanuelle Grundmann, biologiste et naturaliste :

Que ce soit pour se protéger du danger ou pour préparer un précieux cocon et accueillir leurs petits, les animaux sont d’incroyables architectes! (Note de l’éditeur Ricochet)

Puis elle a évoqué les merveilleux bijoux-étuis d’Hubert Duprat, créés grâce au travail remarquable des larves de trichoptères…

Avant de s’écarter pour les dédicaces, elle a voulu remercier tous les lecteurs de Lire et faire lire, et elle a cité l’anthropologue Michèle Petit :

« Le passeur par son enthousiasme, son regard ou ses gestes rend le livre vivant ; il sait que le contact avec le texte ne passe pas que par l’intellect mais aussi par les émotions et les sens. » 

Enthousiaste, passionnée, à l’écoute de la nature et de tout ce qui est naturel, Chloé du Colombier nous aura bien fait comprendre l’intérêt de son projet profond, qui est fait d’expérimentation, de transmission, de sensibilisation, et qui a pour finalité de contribuer à protéger le vivant qui est autour de nous et, plus que partout, dans les jeunes cerveaux. Nous la remercions pour sa communication et pour les échanges fructueux qu’elle a engendrés.

L’album que nous avons acquis pour notre bibliothèque associative est Hansel et Gretel.

Un livre-objet avec cinq doubles-pages qui s’ouvrent par le haut pour s’immerger pleinement dans l’histoire.

Hansel et Gretel cherchaient leur chemin, lorsqu’ils tombèrent sur une drôle de maison en pain d’épices…   Dépliez les pages pour plonger au coeur du conte et découvrir la suite de l’histoire, tout en rebondissements et surprises!
« Suivez Hansel et Gretel dans la forêt enchantée, découvrez la maison en pain d’épice et rencontrez la terrible sorcière…


Titre recommandé par l’Éducation nationale pour le cycle 2 de l’école primaire 

Retour sur une rencontre avec Emmanuelle HALGAND le 16 janvier 2025

Emmanuelle HALGAND a très rapidement capté l’écoute des adhérents de Lire95 grâce à la clarté et à la pertinence de ses propos. Soucieuse de répondre aussi bien que possible aux besoins des lecteurs bénévoles de Lire et faire lire, elle a axé son exposé sur les éléments utiles de son parcours et de sa technique et elle a dispensé des conseils aux lecteurs bénévoles, en tant que spécialiste de l’image et professionnelle de la médiation.

Elle nous a d’abord exposé son parcours personnel, celui d’une petite fille qui a quitté l’Algérie à l’âge de l’école élémentaire, en emportant avec elle un trésor très personnel, cadeau de sa maîtresse : HULUL, d’Arnold Lobel, qui sera pour la vie son talisman et son catalyseur émotionnel.

Une petite fille qui sera très mal reçue en métropole et devra passer par des épreuves scolaires humiliantes, traumatisantes, heureusement surmontées.

Une jeune fille qui se nourrira de la culture de ses parents basée sur les rapports à la nature et au travail.

Une lycéenne qui ne rencontrera que tardivement  la culture des bibliothèques, des musées, du cinéma, des spectacles.

Une jeune femme qui, grâce à un livre et à toute la science transmise par l’école, deviendra une adepte de la culture et de la transmission.

Une femme qui travaillera dans la médiation culturelle et, après des études d’histoire de l’art,  obtiendra son doctorat (en 2024) sur le thème :  » L’image dans la médiation de l’album jeunesse iconotextuel », thèse qui s’appuie sur l’étude de 500 albums.

Le besoin d’écrire, de transmettre est venu, et en 2015, il s’est concrétisé sous la forme du Voyage des éléphants, publié chez Magellan :

C’est Marc Wiltz, l’éditeur, qui a ensuite confié à Emmanuelle la collection des P’tits Magellan.

Marc Wiltz, qui est venu nous voir le 7 novembre 2019 :

https://lire95.fr/retour-sur-une-rencontre-avec-marc-wiltz-et-francois-xavier-freland-le-7-novembre-2019/

Quelque 30 albums ont suivi. Tous ont été dessinés, mais tous n’ont pas été écrits. La création prend du temps, à raison de 3 ou 4 ouvrages par an.

L’imaginaire s’appuie sur des aspects sombres ou clairs de l’autobiographie : le regret, le manque, l’exclusion, et l’espoir, qui les domine, les transcende par la force de la volonté et de la certitude.

Nous avons demandé à Emmanuelle de nous lire un des textes qu’elle a écrits ; elle a choisi cet album :

Cœurs battants, l’un contre l’autre, roulés-boulés, caresses

Elle a voulu créer une douce musicalité à l’intention des tout-petits d’une crèche. Ses mots sont sélectionnés, expressifs et nobles.

La technique principale d’Emmanuelle HALGAND illustratrice est basée, ce qui surprend souvent, sur l’usage – virtuose – de Photoshop, avec des créations épurées. Des dessins personnels numérisés complètent au besoin.

A la suite, Emmanuelle Halgand a dispensé ses conseils aux lecteurs bénévoles en attirant leur attention sur la nature des images et leur pouvoir émotionnel, qu’elles soient redondantes, disjonctives ou complémentaires.

Toutes font que l’enfant pénètre dans le monde du réel de la fiction et vive une expérience vraie, nécessaire, indispensable.

Emmanuelle conseille de « savoir s’arrêter sur les images, regarder ce qui s’y passe, surtout quand il y a dans l’image un élément complémentaire fort. Il faut prendre le temps sans avoir peur de « perdre » l’écoutant ». 

Elle insiste sur la structure du récit fictionnel, qui repose sur trois temps forts : un démarrage avec un nœud, un problème, une attente, ce qui va générer toute une période d’attente et de rebondissements, puis une période de  résolution.

Emmanuelle montre  l’importance de la couverture d’un album. Avec cet exemple:

Déjà, sous nos yeux, une histoire démarre…

Autre exemple : cette couverture qui ne raconte pas, mais invite, avec son cadrage gros plan et ce regard insistant 

Emmanuelle prête beaucoup d’attention aux couleurs ; elle use par exemple de coloris pastel pour soutenir les paisibles moments du récit, comme elle peut soudain faire exploser la page de couleurs franches qui tapent dans l’œil du lecteur et lui communique leurs vibrations.

Elle conseille au lecteur de s’intéresser au positionnement des personnages dans la double page, et elle nous livre un petit secret de fabrication :

Comme notre œil va de gauche à droite, l’illustrateur situe à gauche ou regardant vers la gauche les personnages en difficulté, tandis que les personnages situés ou regardant à droite sont ceux qui vont dans le sens de la lecture et donc dans la bonne direction.

Ainsi,  dans La lumière de Bouchka : la petite fille est en difficulté ; au début de l’histoire, le profil de celle-ci est orienté à rebours de la lecture ; et par la suite il sera retourné dans le sens de la lecture quand les ennuis de l’héroïne auront cessé.

Le lecteur, sachant tout cela et qu’il peut décortiquer ou non l’album avant de le lire aux enfants, a le choix : soit pratiquer une lecture naïve, pleine d’une émotion partagée avec le ou les enfants et qui emporte les participants côte à côte dans le monde de l’imaginaire ; soit pratiquer une lecture plus experte qui permet de mieux faire valoir le texte et les images tout en se prêtant émotionnellement au jeu.

Dans tous les cas, Emmanuelle Halgand est partisane d’une lecture décomplexée, théâtralisée, enjouée, ouverte aux réactions, aux commentaires, et débouchant sur un dialogue adulte-enfants.

Elle recommande au lecteur-adulte d’avoir près de soi un petit objet médiateur, un petit chat en tissu par exemple, à la fois outil de lecture et présence magique.

Pour conclure, Emmanuelle nous a montré la maison qu’elle a conçue pour l’animation de ses résidences auprès des enfants. Nous irons voir ce qui se trouve sur son site :

https://www.instagram.com/emmanuellehalgand

Passionnée par la littérature jeunesse, généreuse, pédagogue, Emmanuelle Halgand nous a laissé en mémoire l’image d’une personne déterminée, toujours en recherche, et celle d’une alliée du mouvement Lire et faire lire.

Pour  notre bibliothèque associative, nous avons choisi le Chamolivres :

Depuis de nombreuses années, Laila, accompagnée de son chameau Timur, apporte des livres aux enfants des yourtes qui vivent au beau milieu du désert. Cette nuit-là, la tempête se lève…

Nous remercions chaleureusement Emmanuelle Halgand pour son intervention et lui disons à bientôt en d’autres lieux d’échange et de partage.

Retour sur une rencontre avec Marc WILTZ et François-Xavier FRELAND, le 7 novembre 2019

Ils sont venus à deux, l’éditeur et l’auteur, Marc WILTZ et François-Xavier FRELAND, des gens de mer et d’expérience, l’un du Havre, l’autre de Nantes. Un binôme efficace, persuasif, dont les discours se sont imbriqués, complices d’un même projet.

Leur idée, c’est de cultiver une curiosité anticonformiste et donner l’envie de la renouveler par le voyage, par ce déplacement non-touristique qui porte à aller vers autrui et vers d’autres lieux du monde, proches ou lointains. Ce voyage-là est réel ou imaginaire, circulation dans les quartiers, les provinces, les pays étrangers, ou immersion dans les récits des grands voyageurs.

Marc WILTZ, qui a déjà publié 400 ouvrages aux éditions Magellan & Cie, crée des collections dont les intitulés titillent l’imagination : Heureux qui comme, Miniatures, Pour l’amour de, Nous les loups, nous les ours, Le tour du monde en 80 livres.

François-Xavier FRELAND, grand reporter, vient de sortir son premier roman pour la jeunesse : L’Arbre des voyageurs. Il nous en parle longuement en insistant sur le principe qu’il faut savoir qui l’on est pour savoir où l’on va. Il y dévoile sa passion pour les légendes, l’irrationnel, la magie, le lien aux anciens et aux esprits, réalités si présentes à Madagascar et en Haiti, et au-delà pour une spiritualité fondée sur le respect des cultures et la protection de la nature.

Tous deux citent des auteurs: Maupassant pour son voyage en Sicile, Lamartine pour le sien en Grèce, et puis Miller, Duras, Céline, Proust, Kessel, Monfreid, Saint-Exupéry, Leiris.

Ils nous citent des titres où les jeunes de 10/15 ans pourraient trouver des moyens de se forger une belle identité humaine: Le phoque blanc (Kipling), Transatlantique (Stefan Sweig), Les trois voyages du capitaine Cook (Jules Verne), et pour les 15/18 ans : Les Immémoriaux (Victor Ségalen), Elle rêve avec moi et Je suis né deux fois (Alain Kalita), L’Africaine blanche (Marc Wiltz), Le dieu des petits riens (Arundhati Roy).

Marc WILTZ insiste sur sa collection Miniatures, dont les nouvelles contemporaines, écrites par des auteurs de pays très variés, intéresse les enfants issus de cultures lointaines en leur faisant découvrir que leur pays d’origine fabrique lui aussi de grands auteurs auxquels ils peuvent s’identifier.

Avec le dynamisme que nourrit leur intime conviction, nos deux intervenants disent chacun la même chose : Il faut rendre hommage à la vie, donner à comprendre, donner à aimer, on ne peut pas tout garder pour soi. Les jeunes sont curieux, ils s’intéressent, il faut croire en leurs capacités. Des éditeurs de voyage comme Magellan & Cie les initient par le livre et par les récits aux réalités de la vie et aux chances qu’elle procure. Plus tard pourront advenir les engagements fondateurs qui scelleront leur réussite d’hommes et de femmes, telle celle de Germaine Le Goff la grand-tante de Marc WILTZ.

Retour sur une rencontre avec Martine PERRIN, le 8 octobre 2019

Martine PERRIN, à notre surprise, s’est présentée comme une architecte et non comme une illustratrice, une graphiste ou une autrice. Pour elle, les livres sont travaillés comme des architectures, des objets de design, des portes, des façades. Ainsi, un trou dans un livre est-il une fenêtre, un personnage de pop-up est-il un habitant. Son travail,  conceptuel et de façonnage, est marqué par la rigueur de l’urbaniste et du géomètre.

Son inventivité, qu’elle nomme « bidouillage », et qui part en effet dans toutes les directions, s’affranchit des canons de l’esthétique et de la thématique. Elle garde la haute main sur ses créations, impose ses vues pour la disposition des éléments textuels ou imagés.

Et comme Martine PERRIN est douée d’humour et de verve, comme elle est directe, désireuse de faire don de soi et de partager sa bonne humeur, ses ouvrages, qui ont pris source à la naissance de sa fille,  s’imposent à la sensibilité enfantine comme à celle des adultes : ses lectures en séance de Pop-up Zoo et de Où est le loup ? nous ont touchés en nous faisant entrer au cœur de boîtes-livres devenues maisons partagées.