Présentation d’une rencontre avec Florian Pigé, le 8 février 2024.

Présentation d’une rencontre avec Florian Pigé, le 8 février 2024.

  Florian Pigé entame en 2009 un parcours créatif lorsqu’il intègre l’école d’art Emile-Cohl de Lyon.

Curieux de nature, nourri par un intérêt particulier pour le cinéma et la musique, il s’attache à la littérature jeunesse, où il apprécie autant la construction d’une histoire que son illustration. 

Dans l’illustration, il met à profit son goût pour la précision et la simplification des formes. Il est tout particulièrement attaché à la composition, aux rendus des matières et aux jeux de lumières.

L’album Chut!, dont il a signé les illustrations, sur un texte de Morgane de Cadier, a remporté le prix des Incorruptibles 2018-2019.

En 2019, il remporte le prix Landerneau pour son album semi-biographique Bulle d’été, un ouvrage entièrement et magistralement réalisé aux crayons de couleur.

La même année, l’album Si petit a été choisi dans le cadre du dispositif Premières Pages par le département et la CAF du Lot pour être offert à tous les enfants qui y sont nés ou y ont été adoptés.

En 2023, Florian ajoute une nouvelle corde à son arc en écrivant son premier scénario de BD pour adultes : Speedball. Cette BD a remporté le prix Tour d’Ivoire en 2023, et elle est sélectionnée pour le prix Quai du Polar 2024.

Bibliographie sélective parmi 15 titres :

Comme auteur-illustrateur :

Chez Hongfei : Si petit, si gourmand, si curieux   (2018) ; Bulle d’été   (2019).

Chez Sarbacane : Extraordinaire (2020).

Comme illustrateur :

Chez Hongfei : Tout là-haut (2015) ; Le secret du loup (2017) ; Chut ! ( 2017).

Chez Maison Eliza : Juste pour voir (2021).

Chez Sarbacane : Le livre de la Jungle (2022).

A l’Ecole des Loisirs : La Petite Souris et le père Noël (2022).

Chez Actes Sud : Protéger le Blibulle (2023).

Les Actus de Marie-Lou, janvier 2024

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Retour sur le Salon de Montreuil et à la découverte des premières nouveautés.

Autour du Salon de Montreuil (https://slpjplus.fr)

Retour et bilan sur la 39ème édition du Salon :

  • Le Salon a accueilli 193 000 visites, 420 exposants(es), 280 auteurs(trices) et 1300 artistes en dédicace.

Une hausse de fréquentation inédite a été constatée ainsi qu’une notoriété qui ne cesse de s’amplifier à l’international avec des prix littéraires qui figurent désormais parmi les plus prestigieux :

*Anne-Laure BONDOUX, Pépite d’or 2023 avec « Nous traverserons des orages » chez Gallimard Jeunesse.

*Beatrice ALEMAGNA,  Grande Ourse 2023 pour son œuvre étonnante et fascinante. Beatrice était notre invitée en février 2022.

La 40ème et prochaine édition du Salon se déroulera du 27/11 au 02/12/2024.

D’ici là, suivez le Salon toute l’année sur slpjplus.fr avec kibookin.fr et slpjplus.tv.

Sur le site Kibookin

Voici les coups de cœur 2023 des libraires partenaires du Salon pour le livre illustré :

  • « Poussière, la toute petite sorcière » de SIBYLLINE et Julie GORE, chez Dessus Dessous : une petite sorcière vient en aide à trois champignons esseulés ; une tendre histoire délicatement illustrée sur l’entraide et l’amitié ; dès 3 ans.

« Minigolf » de Lisa LAUBREAUX chez Maison Georges : un joyeux livre de jeu qui évoque avec humour la condition humaine ; dès 4 ans.

« Le terrible grand méchant enfant » de Thomas GABISON, illustré par Clémence PALDACCI, chez Actes Sud : un livre pour jouer avec les contes et nos représentations ; dès 4 ans.

« Un cortège de fourmis portant 1000 fois leur poids » de Baptiste FILIPPI et Loïc URNANIAK, aux Editions 2024 : l’histoire loufoque d’un défilé de fourmis se trimballant des trucs trop lourds pour leur taille ; dès 3 ans. (livre faisant partie de la sélection Pépites 2023).

« La chanson de l’étourneau » de Octavie WOLTERS, chez Rue du Monde : un petit étourneau veut mettre dans son chant toute la beauté du monde ; un texte philosophique et un beau travail de linogravure ; dès 3 ans.

« Parce que parce que parce que » d’Anne HERBAUTS, chez Casterman :  une histoire poétique qui aborde la différence ; dès 3 ans (livre faisant partie de la sélection Pépites 2023).

Retrouvez également toujours la sélection de 20 ouvrages choisis par les comités de lecture.

Au total 820 titres ont été lus et recommandés en 2023, y compris une sélection thématique « la tectonique des corps ».

La pause Kibookin est consacrée à Béatrice ALEMAGNA, qui revient sur son enfance et son métier.

L’instant « Du bout des doigts » montre l’autrice-illustratrice belge Anne HERBAUTS composant une image en temps réel.

Actualité éditeurs/auteurs

Hongfei nous fait découvrir :

  • « Vacances d’hiver » de MORI, un artiste taïwanais installé en France depuis septembre 2023 : une fillette et un chat noir arrivés du Japon parcourent les lieux emblématiques de Paris ; un album presque sans texte qui évoque le voyage et les souvenirs ; dès 3 ans.

Gallimard Jeunesse nous invite à lire entre autres :

  • « Doris se cache » de Lo COLE : un album qui parle de la timidité et la confiance en soi ; dès 3 ans.

Les Grandes Personnes suggèrent :

  • « Mes saisons » de Bernadette GERVAIS, notre invitée de la saison dernière : une balade au fil des saisons à la découverte de la nature.

Flammarion jeunesse préconise :

  • « Le jardin des lumières » de Juliette ADAM et Barbara BRUN :  A la découverte d’un lieu merveilleux où règnent poésie et fantaisie ; une ode à l’enfance ; dès 6 ans.

« La laverie de Mamie Suzette » de Sophie   ASTRABIE et Maureen POIGNONEC : Une Mamie un peu magicienne aux yeux de sa petite Billie qui, chaque soir, est capable de redonner vie à n’importe quel vêtement.

Les éditions des éléphants proposent :

  • « Trois leçons du grand sage Osho Babanesh » de Davide CALI et Lionel TARCHALA : trois petites fables du célèbre Osho Babanesh pour se questionner sur la vie ; dès 6 ans.

« Le poisson caméléon » de May ANGELI : de magnifiques gravures illustrent une drôle de partie de pêche ; dès 3 ans (les originaux de ce livre seront exposés jusqu’au 16 mars à la bibliothèque Andrée CHEDID, 36 rue Emeriau, 75015 Paris).

Et aussi

Du 1er au 4 février 2024, plusieurs librairies organisent, sur initiative des éditions Gallimard, « La nuit de Harry Potter ». Le thème de la soirée sera « les lieux magiques ».

Julia CHAUSSON, notre invitée au mois de mai prochain, présente avec sa sœur Elsa (Compagnie La Sensible) son spectacle : « Voir le Loup » au théâtre de la Jonquière, 88 rue de la Jonquière Paris 75017, le vendredi 9 février à 19h. La pièce est inspirée des versions originales du Petit Chaperon Rouge et du livre de Julia (Réservations au 01 42 29 78 79, plein tarif 11 euros, tarif réduit 8 euros).

A bientôt,

Marie-Lou

Présentation d’une rencontre avec Satomi ICHIKAWA, le 16 janvier 2024.

Satomi ICHIKAWA est une autrice japonaise qui invente des histoires passionnantes,
qu’elle illustre elle-même, avec de magnifiques aquarelles qui mettent en scène les
aventures d’enfants du monde.


C’est à proximité de la ville de Gifu, au milieu de l’île principale du Japon, qu’elle a
grandi entourée de ses parents, tous deux enseignants. Dans son île, il y a peu de
loisirs. Aussi après ses études universitaires, Satomi décide de quitter le Japon. Elle se rend en Italie où elle vit quelques mois.  Puis, âgée de 21 ans, elle rejoint la France où elle travaille comme jeune fille au pair ne parlant pas français.


Elle n’a jamais appris à dessiner, mais quand elle découvre, dans la vitrine d’un
bouquiniste, un livre illustré par Louis-Maurice Boutet de Monvel, un
aquarelliste du XIXe siècle, elle a comme une révélation. Elle décide de se mettre à
dessiner les enfants.


Elle réalise un premier projet de livre en anglais. Elle se rend à Londres en 1976 où elle rencontre son premier éditeur, William Heinemann, qui publie A Child’s Book Of Seasons (Le livre des saisons d’un enfant). Cet album sera traduit en plusieurs langues, excepté en français.


Encouragée par ce coup d’essai, Satomi Ichikawa continue à croquer dans son
carnet tout ce qui lui plaît et peut être observé : enfants, animaux… Ses albums sont en partie biographiques : Nora la petite fille de ses histoires, c’est elle : « Je suis très enfant, je collectionne les poupées et les ours en peluche, j’aime m’amuser, m’émerveiller ».


Nous pourrions qualifier Satomi d’exploratrice-autrice-illustratrice.

Elle comptabilise plus de 80 livres à son actif, traduits en de nombreuses langues. Une vingtaine ont été édités par l’Ecole des Loisirs, dont le premier, publié en 1989, Les amis du vieux château.


Bibliographie sélective :

Y a-t-il des ours en Afrique ?(1998) ;De la glace aux pommes de terre (2009) ;Les voitures de Jibril (2011) ; La fête de la tomate (2012) ; Le bain de Mammout (2016) ; Mon petit cheval Mahabat (2019) ; Croc-Croc Caïman (2020) ; Accroche-toi à Maman (2022) ; Ma Gamoussa (2022).

Retour sur une rencontre avec Marianne BARCILON

Retour sur la Rencontre avec Marianne BARCILON

mardi 12 décembre 2023, Eaubonne.

 C’est une intervenante pleine d’énergie et passionnée par son travail que nous avons accueillie, et cette Rencontre en a été colorée d’une ambiance joyeuse et bienveillante.

Marianne BARCILON est une vraie professionnelle de l’illustration jeunesse. Déjà diplômée des Beaux-Arts, elle s’est formée aux Gobelins dans les métiers de l’image et s’est spécialisée dans les effets spéciaux. A ses compétences artistiques elle a ainsi ajouté deux cordes, l’organisation et l’efficacité.

Ne marchandant pas son temps, elle a depuis toujours créé des images en grand nombre, seule ou avec ses enfants. Quand enfin elle parvient au juste trait, ses doutes tombent, elle se sent sûre d’elle et contente de son travail. Pas étonnant que les éditeurs donnent carte blanche à quelqu’un qui utilise à si bon escient son talent, son imagination et sa liberté.

Les animations d’ateliers scolaires lui permettent d’ajuster sa vision. Car le regard des enfants est impitoyable et ils n’ont pas la langue dans leur poche pour réfuter des personnages non véridiques ou contester le nombre des nains !

Illustrer, c’est une responsabilité d’auteur. Les images désignent ce que les mots ne disent pas, les contextes, les causes et les effets. Elles sont une deuxième narration.

Illustrer, c’est intégrer les contraintes fortes de la composition. Ne serait-ce que respecter le nombre de pages prévu, toujours un multiple de 8, soit 32 ou 40. Or le texte est déjà là, pré-existant, imposant son propre rythme. Et les interactions illustrateur-auteur – les arrangements –  sont très rares, tant pis ou tant mieux.

Quand Marianne écrit et illustre à la fois, il lui faut donc une double imagination et une maîtrise des ajustements. De plus, il lui arrive de concevoir plusieurs albums en même temps. Et comme chaque album lui prend maintenant environ quatre mois, on peut dire qu’elle travaille sur le temps long et que son imaginaire est strictement géré.

Marianne pourrait s’isoler dans sa tâche, mais ce n’est pas dans son tempérament. Il lui faut des rencontres avec des confrères, des ateliers, des moments de partage, du mouvement, de l’énergie.

Où puiser ? Dans les sources d’inspiration que sont les grandes références, Tomi UNGERER, Maurice SENDAK, par exemple, mais pourquoi pas aussi chez certains contemporains, ou tout simplement dans ce que l’on voit de nouveau tous les jours ?

Au quotidien, c’est une véritable banque d’images que Marianne BARCILON s’est constituée au fil des années : dans ses innombrables carnets de dessins, on trouve les gens rencontrés dans le métro, qu’elle a croqués à la dérobée, et puis tout ce qui passe et qui est vivant, des humains, des animaux. La sorcière Rabounia est une femme terrifiante qui existe donc quelque part !

Quant à ses hérissons (ceux de Pourquoi moi j’ai jamais de calins), ils logent sous son atelier…

Mais les prélèvements dans l’environnement ne suffisent pas. Tout doit être étayé culturellement.

Marianne, qui travaille à l’ancienne, « comme au Moyen-Age », sans ordinateur, ne dispose que d’une boîte d’aquarelles et d’un pinceau à réservoir. Armée de ce modeste attirail, elle effectue des recherches incessantes, dans les bibliothèques, les encyclopédies, les musées, France-Culture, les vieilles photos, les souvenirs (« la couette de ma grand-mère est devenue la couverture de Nina »).

Par exemple, se penchant sur la sorcellerie, elle a épluché grimoires, recettes, gravures, procès-verbaux, etc. Sur le thème du hérisson, elle a étudié la représentation du hérisson aux temps passés. « Ce n’était pas indispensable », dit-elle, mais l’acte de création alimente chez elle une immense soif de savoir.

Cette « avidité » engendre sans fin des histoires. Par exemple, dans Rabounia, les histoires que la sorcière va devoir traverser en s’extrayant de son propre livre ; ou, dans Jean-Poil et Poiss-Kaï, le récit qui se démultiplie avec les histoires que le poisson va raconter au chat.

Quels ressorts pour une telle activité ?

Il y a le désir de servir les enfants, les siens, ceux des autres ; l’envie de les faire progresser, d’activer leurs intelligences, de les initier aux différents niveaux de langage, de les rassurer sur leurs capacités, de les amuser, de leur donner le goût d’être eux-mêmes.

Un projet ? Aller dans des histoires décalées, et poursuivre le travail entamé avec Elodie FONDACCI pour ses Histoires farfelues d’orthographe, « une série ludique, maline, intelligente »:

Notre Rencontre s’est joyeusement achevée dans un atelier de dessin collectif.

Merci à Marianne d’avoir déployé sa bonne humeur et son énergie pour nous faire entrer dans son histoire. Une histoire semée de doutes vaincus par des certitudes exaltantes.