Satomi ICHIKAWA est une autrice japonaise qui invente des histoires passionnantes, qu’elle illustre elle-même, avec de magnifiques aquarelles qui mettent en scène les aventures d’enfants du monde.
C’est à proximité de la ville de Gifu, au milieu de l’île principale du Japon, qu’elle a grandi entourée de ses parents, tous deux enseignants. Dans son île, il y a peu de loisirs. Aussi après ses études universitaires, Satomi décide de quitter le Japon. Elle se rend en Italie où elle vit quelques mois. Puis, âgée de 21 ans, elle rejoint la France où elle travaille comme jeune fille au pair ne parlant pas français.
Elle n’a jamais appris à dessiner, mais quand elle découvre, dans la vitrine d’un bouquiniste, un livre illustré par Louis-Maurice Boutet de Monvel, un aquarelliste du XIXe siècle, elle a comme une révélation. Elle décide de se mettre à dessiner les enfants.
Elle réalise un premier projet de livre en anglais. Elle se rend à Londres en 1976 où elle rencontre son premier éditeur, William Heinemann, qui publie A Child’s Book Of Seasons (Le livre des saisons d’un enfant). Cet album sera traduit en plusieurs langues, excepté en français.
Encouragée par ce coup d’essai, Satomi Ichikawa continue à croquer dans son carnet tout ce qui lui plaît et peut être observé : enfants, animaux… Ses albums sont en partie biographiques : Nora la petite fille de ses histoires, c’est elle : « Je suis très enfant, je collectionne les poupées et les ours en peluche, j’aime m’amuser, m’émerveiller ».
Nous pourrions qualifier Satomi d’exploratrice-autrice-illustratrice.
Elle comptabilise plus de 80 livres à son actif, traduits en de nombreuses langues. Une vingtaine ont été édités par l’Ecole des Loisirs, dont le premier, publié en 1989, Les amis du vieux château.
Bibliographie sélective :
Y a-t-il des ours en Afrique ?(1998) ;De la glace aux pommes de terre (2009) ;Les voitures de Jibril (2011) ; La fête de la tomate (2012) ; Le bain de Mammout (2016) ; Mon petit cheval Mahabat (2019) ; Croc-Croc Caïman (2020) ; Accroche-toi à Maman (2022) ; Ma Gamoussa (2022).
C’est une intervenante pleine d’énergie et passionnée par son travail que nous avons accueillie, et cette Rencontre en a été colorée d’une ambiance joyeuse et bienveillante.
Marianne BARCILON est une vraie professionnelle de l’illustration jeunesse. Déjà diplômée des Beaux-Arts, elle s’est formée aux Gobelins dans les métiers de l’image et s’est spécialisée dans les effets spéciaux. A ses compétences artistiques elle a ainsi ajouté deux cordes, l’organisation et l’efficacité.
Ne marchandant pas son temps, elle a depuis toujours créé des images en grand nombre, seule ou avec ses enfants. Quand enfin elle parvient au juste trait, ses doutes tombent, elle se sent sûre d’elle et contente de son travail. Pas étonnant que les éditeurs donnent carte blanche à quelqu’un qui utilise à si bon escient son talent, son imagination et sa liberté.
Les animations d’ateliers scolaires lui permettent d’ajuster sa vision. Car le regard des enfants est impitoyable et ils n’ont pas la langue dans leur poche pour réfuter des personnages non véridiques ou contester le nombre des nains !
Illustrer, c’est une responsabilité d’auteur. Les images désignent ce que les mots ne disent pas, les contextes, les causes et les effets. Elles sont une deuxième narration.
Illustrer, c’est intégrer les contraintes fortes de la composition. Ne serait-ce que respecter le nombre de pages prévu, toujours un multiple de 8, soit 32 ou 40. Or le texte est déjà là, pré-existant, imposant son propre rythme. Et les interactions illustrateur-auteur – les arrangements – sont très rares, tant pis ou tant mieux.
Quand Marianne écrit et illustre à la fois, il lui faut donc une double imagination et une maîtrise des ajustements. De plus, il lui arrive de concevoir plusieurs albums en même temps. Et comme chaque album lui prend maintenant environ quatre mois, on peut dire qu’elle travaille sur le temps long et que son imaginaire est strictement géré.
Marianne pourrait s’isoler dans sa tâche, mais ce n’est pas dans son tempérament. Il lui faut des rencontres avec des confrères, des ateliers, des moments de partage, du mouvement, de l’énergie.
Où puiser ? Dans les sources d’inspiration que sont les grandes références, Tomi UNGERER, Maurice SENDAK, par exemple, mais pourquoi pas aussi chez certains contemporains, ou tout simplement dans ce que l’on voit de nouveau tous les jours ?
Au quotidien, c’est une véritable banque d’images que Marianne BARCILON s’est constituée au fil des années : dans ses innombrables carnets de dessins, on trouve les gens rencontrés dans le métro, qu’elle a croqués à la dérobée, et puis tout ce qui passe et qui est vivant, des humains, des animaux. La sorcière Rabounia est une femme terrifiante qui existe donc quelque part !
Quant à ses hérissons (ceux de Pourquoi moi j’ai jamais de calins), ils logent sous son atelier…
Mais les prélèvements dans l’environnement ne suffisent pas. Tout doit être étayé culturellement.
Marianne, qui travaille à l’ancienne, « comme au Moyen-Age », sans ordinateur, ne dispose que d’une boîte d’aquarelles et d’un pinceau à réservoir. Armée de ce modeste attirail, elle effectue des recherches incessantes, dans les bibliothèques, les encyclopédies, les musées, France-Culture, les vieilles photos, les souvenirs (« la couette de ma grand-mère est devenue la couverture de Nina »).
Par exemple, se penchant sur la sorcellerie, elle a épluché grimoires, recettes, gravures, procès-verbaux, etc. Sur le thème du hérisson, elle a étudié la représentation du hérisson aux temps passés. « Ce n’était pas indispensable », dit-elle, mais l’acte de création alimente chez elle une immense soif de savoir.
Cette « avidité » engendre sans fin des histoires. Par exemple, dans Rabounia, les histoires que la sorcière va devoir traverser en s’extrayant de son propre livre ; ou, dans Jean-Poil et Poiss-Kaï, le récit qui se démultiplie avec les histoires que le poisson va raconter au chat.
Quels ressorts pour une telle activité ?
Il y a le désir de servir les enfants, les siens, ceux des autres ; l’envie de les faire progresser, d’activer leurs intelligences, de les initier aux différents niveaux de langage, de les rassurer sur leurs capacités, de les amuser, de leur donner le goût d’être eux-mêmes.
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Un projet ? Aller dans des histoires décalées, et poursuivre le travail entamé avec Elodie FONDACCI pour ses Histoires farfelues d’orthographe, « une série ludique, maline, intelligente »:
Notre Rencontre s’est joyeusement achevée dans un atelier de dessin collectif.
Merci à Marianne d’avoir déployé sa bonne humeur et son énergie pour nous faire entrer dans son histoire. Une histoire semée de doutes vaincus par des certitudes exaltantes.
De ses racines coréennes à son accueil dans la culture française, Jee-yung vous livre son histoire, avec simplicité et finesse, humilité et tendresse. Les traits de Yan Nascimbene colorent un destin qui change, le voyage d’Ariane entre sa terre d’origine et sa terre d’adoption et toute la force d’une nouvelle filiation.
Cet hiver, il fait un froid d’ours blanc. Gare au rhume ! Heureusement, tric tric, cot cot, Cocotte tricote pour tous ses amis : une écharpe orange pour le bonhomme de neige, un bonnet vert pour la vache, des chaussettes bleue pour le pingouin… Tant et si bien qu’à la fin, il ne reste plus un seul bout de laine à tricoter… Heureusement, Cocotte ne manque pas idées, vous verrez !
solidarité-générosité-hiver-froid-entraide
« UNIQUES EN LEUR GENRE »
Petite et Grande Ourses
Bernadette GERVAIS La Partie (2022)
Petite Ourse est fière d’être la fille de Pandora. En vérité, Pandora n’est pas exactement sa maman, mais celle qui l’a accueillie il y a si longtemps que Petite Ourse n’a plus de souvenirs d’une vie d’avant. Elle, qui se trouve si bête, a une chance incroyable de vivre aux côtés de quelqu’un qui sait tant de choses ! Pendant que Pandora lit et se cultive, Petite Ourse s’occupe de tout : le jardin, les courses, la cuisine. Mais Pandora est toujours contrariée et ne cesse de lui répéter combien elle est stupide, méchante, injuste…Il faudra donc une voix extérieure pour lui montrer qu’une autre vie est possible : c’est le rôle de Grande Ourse.
violence psychologique-harcèlement-déni-solutions
Le merveilleux Dodu-Velu-Petit
Béatrice ALEMAGNA Albin Michel (2014)
Un matin à son réveil, Edith entend sa soeur prononcer ces mots étranges: « anniversaire-maman-cadeau-dodu-velu-petit ». Craignant que sa soeur ne le trouve avant elle, Edith part sans attendre à la recherche du dodu-velu-petit. Mais par où commencer ? Et si elle allait demander aux commerçants du quartier s’ils n’auraient pas en stock un peu de cette chose mystérieuse?
imagination-quête-ville
Promenade au parc
Anthony BROWNE Kaléidoscope (2013)
Le modeste Monsieur Smith sort de son immeuble délabré et se rend au parc accompagné de sa fille Réglisse et de son chien Albert. Dans le même temps, la très chic Madame Smarthe, quitte sa magnifique demeure et se rend aussi au parc, accompagnée de son fils Charles et de sa chienne Victoria. Les deux adultes s’assoient chacun à une extrémité d’un banc. Les chiens, eux, commencent très vite à jouer ensemble. Puis les enfants font de même…
amitié-classes sociales-pauvreté
Emile (série)
Vincent CUVELIER, illustr. Ronan BADEL Gallimard Jeunesse (depuis 2012)
Émile est un petit garçon pas tout à fait comme les autres. Il faut dire qu’il sait ce qu’il veut. Toujours. Et il n’est pas commode, Émile. Pas du genre à s’en laisser conter, Émile. Lui, ce qu’il veut, c’est vivre l’extraordinaire. Surtout, ne jamais être là où on l’attend. Et peu importe le qu’en dira-t-on.
humour-regards d’enfant-malice
C’est MON élastique !
Shinsuke YOSHITAKE Kaléidoscope (2020)
Maman m’a donné un élastique. Il est à moi, rien qu’à moi. Je peux en faire ce que je veux : rencontrer l’amour, sauver le monde… C’est génial, non ? En fait, on veut tous un trésor rien qu’à soi.
vie quotidienne-imagination
Mauvaise herbe
Thibaud RASSAT La Pastèque (2020)
Eugène est un architecte un peu maniaque dans la ville, il est passionné par l’ordre, le classement et les angles droits. Il a toujours construit ses immeubles en suivant ces principes. Or, un jour, sur un chantier, un arbre bascule sans se déraciner, de telle sorte que le tronc traverse l’endroit où l’immeuble d’Eugène devait être construit. Un ouvrier propose de couper l’arbre, mais notre architecte ne veut pas…
Elle est née en 1969 à Paris. Après ses diplômes des Beaux-Arts de Cergy-Pontoise et de Bordeaux, elle va étudier le dessin animé à l’Ecole des métiers de l’image à Paris.
Embauchée comme assistante de producIon chez Buf Compagnie, elle y réalise des effets spéciaux pour le cinéma et la publicité, pendant cinq ans. Puis, rattrapée par sa passion de toujours, elle quitte le monde de la publicité et s’engage vers l’illustration pour enfants où elle uIlise l’aquarelle et le crayon, « comme dans les beaux livres d’autrefois ».
Quelques auteurs comme Tomi UNGERER, Benjamin RABIER, … lui ont également donné l’envie d’écrire et d’illustrer et, longtemps après, elle ne regrette pas son choix. Son métier lui semble extraordinaire : elle dessine toute la journée, participe à l’imaginaire des enfants, crée des personnages qu’elle aime, et finalement s’organise comme elle l’entend.
Elle a conservé de son enfance le plaisir de dessiner : le trait est fin, les aquarelles légères, et l’ensemble donne un air délicat qui cache pourtant une énergie réelle, un mélange de tendresse et d’humour que dégagent ses personnages : Rikiki le pirate, Nina, Elinor, Félicité, Papoutsa, …
Bibliographie sélective :
Chez « Kaléidoscope » : La plus belle maman du monde ; Rikiki ; J’aime pas nager ; La série des Nina ; Histoires de princesses ; La sorcière Rabounia ; Mademoiselle Princesse ne veut pas manger ; Pourquoi moi j’ai jamais de câlin ; Gloups ; Ourson le Terrible.
Chez « Lito » : La fée Baguette (série) ; Les trois petits cochons ; Le Chat botté ; Boucle d’or et les trois ours.
Chez « Sarbacane » : Overdose de rose.
Chez « Ricochet » : Mon petit baluchon ; Bleu Linou ; Rouge Thildou ; Vert Zabou ; Jaune Kajou ; Kim’Ono.
A « l’Ecole des Loisirs » : La princesse coquette.
Récemment, avec Elodie Fondacci : Histoires farfelues d’orthographe (Edit. Le Robert- Lunii).