Notre visite à l’Atelier-Musée de l’Imprimerie de Malesherbes

Sortie culturelle Fév 16, 2025

Le mercredi 29 janvier 2025, une douzaine d’adhérents de Lire 95 sont allés passer la journée à l’Atelier-Musée de l’Imprimerie à Malesherbes,  dans le Loiret, entre Milly-la-Forêt et Pithiviers

Nous avons été accueillis par un médiateur plein d’humour, dynamique, qui nous a fait visiter le musée le matin. Celui-ci est installé dans une ancienne usine de papier carbone qui a fermé au début des années 2000. C’est un immense hangar  qui a permis l’installation de nombreuses machines et en fait le plus grand musée de l’imprimerie d’Europe.

Le conférencier nous a raconté l’histoire de l’imprimerie à partir des machines exposées. On est passé des moines copistes, écrivant sur du parchemin, à Gutenberg au XVème siècle. Une reproduction, en bois, de la machine de Gutenberg est exposée.

La grande invention de ce génie et de son équipe, ce sont les caractères mobiles en métal, assemblés en ligne dans un cadre. Sa formation d’orfèvre lui permettait de maîtriser le travail du métal et la composition des alliages. Il a l’idée de réutiliser le pressoir dont se servaient les vignerons, et il a mis au point des encres : ainsi il a pu imprimer des pages entières beaucoup plus vite que les moines copistes et réutiliser les caractères pour d’autres impressions.

Le premier livre imprimé fut une Bible. L’atelier Gutenberg en a imprimé 180 exemplaires en 3 ans, alors qu’un moine copiste n’en aurait réalisé qu’une pendant ce temps. Cette révolution va permettre la diffusion du savoir, une redécouverte des textes de l’antiquité qui seront mis à disposition d’un plus grand nombre de personnes. C’est le début de l’humanisme avec de nombreux textes profanes imprimés circulant en Europe.

Mais cela demandait de plus en plus de papier ! Le parchemin ne pouvant fournir de telles quantités de matière, on va utiliser du « papier » (inventé en Chine au 2ème siècle de notre ère) fait à partir de vieux chiffons en coton, en lin ou en chanvre.

Ce sera toujours un tirage feuille par feuille jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.

Puis le début de la Révolution industrielle en Angleterre va permettre de nombreuses innovations : la première presse entièrement métallique est construite en 1800 et nous en avons vu un exemplaire superbement décoré.

Quelques années plus tard, on utilise la machine à vapeur pour faire fonctionner la presse : cette mécanisation du procédé d’impression permet d’imprimer 3000 feuilles à l’heure. Il faut fournir du papier en continu et on invente du papier fait à partir de cellulose du bois, on produit en rouleaux de 10 à 15 m de long. Les machines vont désormais encrer automatiquement, presser et couper le papier, et nous avons vu un exemplaire de ce type de machine.  A la fin du XIXème siècle sont mises au point les machines rotatives : notre présentateur en a fait tourner une, d’abord lentement puis à la vitesse utilisée dans les ateliers : on ne s’entendait plus ! Et le principal problème des imprimeurs était la surdité.

Nous avons terminé par la plus grande machine à imprimer du Monde, enfin une partie seulement, car la machine entière fait 900 m de long ! C’est une machine qui était à Perpignan et qui a imprimé jusqu’en 2010 la plupart des livres brochés que nous avons eu entre les mains. Elle est en pièces détachées dans les réserves, on n’avait devant nous qu’une toute petite partie, bien moins impressionnante que la rotative.

Nous n’avons pas vu toutes les machines, à peine regardé les vitrines présentant des livres de toute époque, des albums, des journaux….

L’après midi était consacré à deux ateliers :

  • un atelier papier, avec un rappel de l’histoire du papier et la fabrication par chacun d’une feuille de papier ; noter qu’on peut fabriquer du papier avec toutes sortes de végétaux : chanvre, bambou, lin, coton, canne à sucre, bois, ortie, oignon rouge, poireau, tomate…
  • un atelier- composition-impression :      

Ce qui nous a permis de créer cette page glorieuse  et… presque parfaite :

Une journée bien pleine et très enrichissante.  Si votre route passe dans ce coin là, n’hésitez pas à visiter ce musée extraordinaire.

Et si vous passez en Auvergne, allez voir le Moulin à papier Richard-de-Bas, à Ambert.

Une réflexion sur “Notre visite à l’Atelier-Musée de l’Imprimerie de Malesherbes”
  1. Merci pour ce beau compte rendu, intéressant qui nous plonge dans 5 siècles d’histoire de l’imprimerie.
    Il y a de nombreuses années j’avais visité le moulin d’Ambert et nous y avions découvert une variété des papiers produits, vaut le détour.

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