Mois : mars 2024

Les Actus de Marie-Lou, mars 2024

Les Actus de Marie-Lou, mars 2024.

Cher(es) adhérent(es)

Quelques suggestions pour les vacances de Pâques et pour fêter le printemps…

Autour du Salon de Montreuil (https://slpjplus.fr)

Lettres du 29/02, 07,14 et 21/03/2024

Le Salon vous présente chaque semaine la sélection des Comités de lecture que vous pouvez également retrouver dans la newsletter Kibookin chaque premier mardi du mois.

Sur le site Kibookin

En plus de sa sélection habituelle, Kibookin vous propose une bulle de tranquillité loin de la frénésie de l’actualité et vous invite à plonger dans la méditation.

La pause Kibookin est consacrée à Anne-Laure BONDOUX, Pépite d’Or 2023, pour son roman « Nous traverserons des orages ». Elle revient sur sa carrière d’autrice et son parcours de lectrice.

Dans la séquence Du bout des doigts, l’autrice-illustratrice KOTIMI relève le défi de la composition d’une image en temps réel et en musique.

Actualité éditeurs/auteurs

Utopique dévoile :

  • « Grand n’importe quoi chez Tout-bien-faire », d’Agnès de LESTRADE : une histoire de vivre ensemble, de tolérance qui questionne sur nos préjugés avec des illustrations foisonnantes d’Yves DUMONT.

Flammarion présente :

  • « L’imagier du Père Castor : la nature »,  d’Anne TELIER : 70 photos sur la nature, plantes, arbres, fleurs insectes et animaux.

Seuil jeunesse propose :

  • « Poèmes pour bébés : Haïkus d’Hiver », de Thierry DEDIEU : un recueil de haïkus destiné aux tout-petits pour préparer l’arrivée de l’hiver.

Les 400 coups suggèrent :

– « Loujain rêve des tournesols », de Lina ALHATLOUL et Uma MISHRA-NEWBERY avec des illustrations de Rebecca GREEN : une histoire émouvante et poétique inspirée de la vie réelle de Louain ALHATLOUL, candidate au prix Nobel, qui a milité avec succès pour changer les lois en Arabie Saoudite interdisant aux femmes de conduire. La version originale « Loujain dreams of sunflowers » a remporté le prix américain Middle East Book Awards (catégorie album jeunesse) décerné à des livres destinés aux enfants et jeunes adultes qui contribuent de manière significative à la compréhension du Moyen-Orient.

– « Dans la nuit tu te dévoiles », de Isabelle JAMESON et Sylvain CABOT  : un regard juste sur un enfant qui vit dans le mauvais corps, un jeune garçon trans explique son cheminement intérieur.

– « Chez les terriens », de BELLEBRUTE : une famille d’extraterrestres vient séjourner sur la terre et découvre la beauté de la nature ; dès 2 ans.

– «  Le fan club des petites bêtes », d’Elise GRAVEL : un documentaire sur les créatures qui nous entourent ; dès 5 ans.

Gautier- Languereau présente ses albums pour un monde meilleur :

  • « La robe dans la vitrine », de Robert TREGONING et Pippa CURNIK : un album unique et inclusif pour casser les clichés.

     –     « Le jardin des fées », de Georgia BUCKTHORN et Isabelle MAZZANTI : un livre pour apprendre à respecter la nature.

Les Fourmis Rouges nous font rire avec :

  • « Oskar et le comte », de Jean-Baptiste DROUOT : Oskar, chat et fromager en faillite de son état est désigné pour régler son compte à l’affreux comte Krokula qui a jeté un mauvais sort sur le village. Une histoire loufoque empruntant les codes des contes traditionnels et les détourne pour en faire un jeu ludique avec ses lecteurs.

Gallimard nous propose :

  • « Petits poèmes pour toi et moi », de Milja PRAAGMAN : les émotions du quotidien racontées en poésie ; dès 5 ans.

Les éditions des éléphants fêtent le printemps avec :

  • « Le jardin de Jean », de Yiting LEE : Jean a un jardin où rien ne fleurit et s’empare des jardins de ses amis mais rien de tel que le travail de la solidarité pour se satisfaire de ce que l’on a, un jardin c’est mieux quand il est partagé ; dès 3 ans.
  • « La vie en vert », de Nicola DAVIES et Emily SUTTON : un bel album documentaire sur l’histoire des plantes de notre planète ; dès 7 ans.

Des nouvelles de nos invitées de cette année et les années précédentes :

  • « Petites Merveilles » d’Agnès DOMERGUE et Clémence POLLET : un album à découper dans lequel une chose en dévoile une autre, évoquant les cinq sens de manière poétique ; dès 1 ans (chez Hongfei).
  • « Bonjour Trésor » et « Bonne nuit Trésor » de Véronique MASSENOT : cette double histoire raconte, de manière poétique et par les yeux d’un jeune enfant, la découverte des couleurs ; deux petits livres qui s’ouvrent en noir en blanc et s’achèvent dans une explosion de couleurs (chez Hongfei).
  • « Pollux 34 » de Anne -Sophie PLAT et Clémence POLLET : c’est l’histoire d’un monsieur qui, du jour au lendemain, veut devenir astronaute ; dès 3 ans (un album grand format édité chez Benjamins Media).

A bientôt,

Marie-Lou

Présentation d’une rencontre avec les éditions SARBACANE, le 4 avril 2024

Sarbacane est une maison d’édition de création, créée en 2003, avec un catalogue initialement consacré à l’album jeunesse, et qui aujourd’hui a publié plus de 900 titres. Elle sera présentée par Gwendal OULES, directeur de la collection éveil / petite enfance.

C’est une maison ouverte et dynamique, en plein essor, avec un catalogue d’albums riches de sens : sens de l’humour, sens de la création, sens de la narration, sens de la réflexion, sens de l’esthétique.

Elle publie également deux collections de romans : Pépix pour les 8-12 ans qui propose un grand cocktail d’humour, d’aventure et d’irrévérence, et des romans Nouvelle génération captivants pour les grands ados et jeunes adultes, sous le percutant label Exprim’.

Enfin, Sarbacane édite depuis 10 ans des BD jeunesse et adulte à forte personnalité, drôles, étonnantes, passionnantes.

Voici les principaux titres sur lesquels Gwendal Oules s’appuiera pour présenter sa maison et que vous pourrez trouver sur le stand-librairie, entre autres albums de la maison :

Les Mammouths, Les Ogres, Les Extraterrestres et Ma petite soeur, Alex COUSSEAU et Nathalie CHOUX, 2008.

C’est l’histoire d’un éléphant, Agnès de LESTRADE et Guillaume PLANTEVIN, 2012. Coccinelles cherchent maison, Davide CALI et Marc BOUTAVANT, 2011.

Le Grand livre de la bagarre, Davide CALI et Serge BLOCH, 2013. Il faudra, Thierry LENAIN et Olivier TALLEC, 2004.

Les lapins peintres, Simon PRIEM et Stéphane POULIN, 2022.

Un poisson dans le bidon, David SIRE et Magali LE HUCHE, 2015. À quoi tu joues ?, Marie-Sabine ROGER et Anne SOL, 2009.

Bien cachés les bébés, ELO, 2021.

Salon du livre de jeunesse Eaubonne 2024

Samedi 23 et dimanche 24 mars : 41e édition du Salon du livre jeunesse d’Eaubonne

Partenaire du Salon du livre de jeunesse d’Eaubonne, Lire95 relaie son programme

Au programme : ateliers, spectacles, expositions et espaces de lectures, afin de découvrir la variété de la littérature jeunesse contemporaine. Le thème du sport sera à l’honneur !

Le Salon du Livre Jeunesse d’Eaubonne accueillera 21 auteurs et/ou illustrateurs qui auront rencontré 130 classes (de la petite enfance au collège).

En amont, Lire95, avec 18 bénévoles de Lire et faire lire, anime des Bains de lectures pour les scolaires de la Ville, les 21 et 22 mars.

Auteurs / illustrateurs invités en 2024 

Ronan BADEL, Anne-Sophie BAUMANN, Nicolas BIANCO-LEVRIN et Marie BOULIC (en partenariat avec l’IICP), Jean-Michel BILLIOUD, Christine DESTOURS, Chloé DU COLOMBIER, Antoine GUILLOPPE, KOTIMI, Olivier MELANO, Mariette NAVARRO, Lucie PHAN, Bruno PILORGET, Charlotte ROEDERER, David SALA, Elena SELENA, Éric SIMARD, Isabelle SIMLER, SOURYA, Adèle TARIEL, Arthur TENOR, Violette VAÏSSE

Pour le 28e « Prix Coup de Pouce », prix littéraire décerné par les enfants d’Eaubonne, les enfants votent pour des auteurs ayant publié leur 1er, 2e, 3e ou 4e ouvrage en 2022. Quatre lauréats seront récompensés le samedi 23 mars à 14h30 pour les catégories suivantes : Albums Petite et Moyenne section, Albums catégorie Grande Section-CP-CE1, Romans catégorie CE2-CM1, Romans catégorie CM2-6e-5.

Venez nombreux !

Retour sur une rencontre avec Florian PIGÉ, le 8 février 2024

avec le concours de Benoîte VANDESMET pour l’animation de la séance.

Les apprentissages

        Florian Pigé nous a parlé avec plaisir de l’Ecole de dessin qui l’a formé en cinq ans et dont il est sorti avec un diplôme d’édition en poche. Il s’agit de l’Ecole Emile Cohl, située à Lyon, où l’on enseigne une multitude de matières, où l’on inculque rigueur et exigence, où l’on oblige à travailler d’arrache-pied. Dans cet univers contraignant, il a trouvé l’espace de liberté et de créativité qui lui était nécessaire. Et maintenant, il y est devenu professeur…

La période numérique

C’est en utilisant les outils numériques que Florian a débuté une carrière d’auteur-illustrateur. C’était sécurisant et en même temps cela satisfaisait un goût personnel.

Ainsi, Florian a montré deux albums écrits par Morgane de CADIER et publiés en 2017 :

  • Le secret du loup, qui est la  jolie histoire d’un loup mal aimé sauvé par un enfant  qui lui apprendra la douceur de vivre.
  • Quant à Chut ! c’est la fable de la rencontre entre un personnage ronchon et un oiseau plein d’optimisme : là encore, une leçon de vie.

Florian Pigé nous a dit que Chut ! est, de tous ses livres, celui que les enfants préfèrent, notamment grâce aux nombreuses récurrences de jeux sur le « chut ».

Dans les deux ouvrages, le style des illustrations a été très influencé par le style du canadien Jon KLASSEN, dans la façon par exemple de « silhouetter » les personnages.

Voici une image de Klassen:

Et voici celles de Florian:

Avec ces deux albums, Florian Pigé dit avoir clôturé définitivement sa période numérique.

Puis il nous a parlé de sa trilogie de 2018 : Si petit, si gourmand, Si curieux.

Ce sont les seuls albums qu’il ait réalisés entièrement  pour les tout-petits.Ecrits pour la Foire de Bologne et qui n’y ont finalement pas été envoyés. La nouvelle technique, c’était de traiter de grandes plaques de gomme, de les découper au scalpel et de s’en servir comme tampons encreurs.

Ici Florian a réalisé des objectifs qui lui serviront de guides pour la suite : exposer certains rendus de matières, obtenir certaines textures, aboutir à des images simples et épurées. 

Il lui fallait en même temps réussir des challenges techniques, comme représenter le chemin de la nourriture vers le bec du perroquet dans Si gourmand :

Dans les contenus, les notions de partage, d’amour de la nature, de curiosité étaient déjà là, et bien sûr les petits lecteurs n’ont pu que souscrire à toutes ces gourmandises.

Le dire de l’intime assumé

Florian Pigé  raconte essentiellement sa propre enfance dans ses textes.

A preuve, Bulle d’été, un album « dédié à la douceur de l’ennui et au plaisir de rêver ».

C’est une autobiographie à 100 %. Les anecdotes de l’enfance, il les a transformées en des sortes de courts-métrages et leur compilation ramassée en une seule journée d’été forme l’album. Moments de méditation, de dessins sur le sol, circuits à vélo, à l’écart des adultes et même des autres enfants. Cet ouvrage a requis de nombreuses heures d’élaboration, afin que le rendu du passé soit à la fois très exact et très vivant.

Mais douceur et quiétude ne sont que les premières phases d’une histoire  où

le fantastique fait toujours irruption dans le quotidien.

C’est ce qui se révèle dans trois albums récents qui sont des projets purement personnels : Extraordinaire (2021), dédié à l’auteur de Jiumanji, Le Livre de la jungle (2022), et Protéger le blibulle (2023).

Il s’agit toujours de survivre dans un monde condamné, hostile ou post-apocalyptique. Comme sauvegarde , Florian Pigé met en avant des constantes : la contemplation, la poésie et la présence animale.

La singularité est que le fantastique chez Florian Pigé se présente comme la forme floue et nette à la fois d’une image qui nous reste d’un rêve qu’on viendrait juste de faire. Il surgit de soi-même et ne vient pas de l’extérieur. Les bribes des rêves, par exemple des visions de ptérodactyles, ou encore la réminiscence d’un petit robot, habitent donc l’esprit, sont des images « matricielles » et peuvent se concrétiser sous la forme de dessins.

Dès lors, le héros, qui est aussi le dessinateur, est mis face à ses responsabilités ; Il doit se débrouiller seul pour s’en sortir. L’auteur et le dessinateur sont dès lors en phase pour construire une narration, dont le fonds est toujours le même et l’apparence toujours différente.

Medium, matière, lumière

Tandis que Florian Pigé développe ce qu’il appelle ses « marottes » narratives, il entretient soigneusement ses « idées fixes de dessinateur », qui s’imposeront quelle que soit l’histoire.

« Le rendu des matières et le rendu de la lumière »  sont les objectifs constants de ce jurassien de la forêt de Chaux.

Aussi, désormais, et peut-être pour renouer avec une pratique de l’enfance, l’usage des crayons de couleur s’est imposé à Florian. Ce sont des outils efficaces et qui produisent une texture particulière. La technique est de superposer des traits de couleur pour réaliser des nuances, des contrastes, des ombres. Le rendu est tellement plaisant et les jeux de couleurs si variés qu’il faut parfois dans l’album ménager des « moments de respiration » avec des pages sans texte.

Pour améliorer ses rendus de lumière, comme par exemple ceux d’un coucher de soleil, Florian étudie les tableaux des grands maîtres,  et leurs procédés, comme la tempera. Mais il ne lui suffit pas de restituer de la lumière, encore faut-il la situer dans le moment de la journée où se déroule l’histoire, et mieux encore, la rendre telle qu’elle est depuis l’endroit d’où on la voit, en étant, soit le héros de l’histoire, soit l’illustrateur.

Son prochain livre sera tout entier centré sur la lumière.

Les retours de l’assistance :

Florian Pigé dans son exposé a eu le mérite de la sincérité et celui de faire confiance au public de ses lecteurs avérés et potentiels. Investi par sa propre enfance, il en tire des ressorts puissants qui lui permettent d’avancer et de se renouveler sans trahir son identité profonde marquée par le souvenir, la contemplation, le merveilleux, l’inattendu et la victoire sur l’isolement.

Merci à Florian Pigé de nous avoir fait partager son univers !